OXI pour l'avenir de nos enfants

Je ne vois que le ciel qui poudroie…

Anne attendant ses frères demeure aux prises avec Barbe-Bleue. Alors que Paris frémit de ses bacheliers, des annonces des résultats des concours administratifs ou des résultats des Masters 2 pour les étudiants, certains voient leurs avenirs scellés, du moins marqués par le sceau d’un passage. Paris se réjouit, Paris frémit…

Athènes retient son souffle. Ici seul Éole a décidé aujourd’hui de proposer par Salve la force de son ressenti ! Seul Éole se manifeste et nous rappelle qu’il ne sert à rien de retenir son souffle. Ou tout du moins combien le souffle d’un seul peut-être puissant.

Junker a bien fait son discours, il a bien parlé en allemand. Mais d’ici ce ne sont que quelques bribes de sons qui nous sont parvenues. Celle de politiciens obtus et nécessairement aveugles, ou tout du moins dont les angles morts sont bien trop importants. Et dans l’un d’entre eux, sous prétexte de ne voir que cela, il y a la Grèce et son État. Les Grecs n’ont entendu que les paroles de politiciens qu’ils pensent aussi corrompus que ceux qu’ils ont ici, que ceux que malheureusement une certaine Europe a contribué à renforcer. Il suffit pour cela de voir les différents graphiques économiques concernant la Grèce, il y a un avant et un après 1981… Chacun y trouva son compte.

Mais le peuple grec se résigne. Il a dit non par souci de démocratie. Il y a un temps où l’Europe permettait de fermer les yeux, de faire rêver et de penser qu’ici comme ailleurs, au bout de la péninsule des Balkans, on pouvait vivre en commun avec Paris, la mythique, Paris la fiévreuse qui fait rêver avec tant de mauvais goût, il est vrai, nombre de Grecs. Mais depuis 2008, quand les Grecs ferment les yeux ce sont des cauchemars qui jaillissent. Car la réalité est là. Le chômage, les migrants qui sont mis dans des parcs ou pour les plus chanceux vivent à 8 dans un trois-pièces pour mieux payer en liquide un loyer bien exorbitant même pour le marché effondré d’Athènes, mais dont personne ne veut rien faire. Alors Bruxelles ferme les yeux et rêvent les vertus de son modèle.

Alors Athènes retient son souffle, car là-bas à Bruxelles des personnes vont décider de l’avenir de tout un peuple. Mais j’espère qu’ils ne perdent pas de vu, qu’il s’agit en réalité comme bien souvent avec la Grèce, de l’avenir du continent dont il est question. Au-delà des habituelles interrogations sur l’histoire, celle que de toute façon nous n’écrirons pas, mais que nous faisons chacun à notre échelle, c’est de vie dont il est question. Vie comme celle de l’auteur de ce blog propriétaire d’un balcon à Athènes, car l’Europe la permis. Et demain ? Demain l’incertitude. Demain, je serai peut-être encore propriétaire, mais légalement qu’en saura-t-il de ce bien et de mon droit ? Et des milliers d’autres, comme moi ?

Par ailleurs Athènes retient son souffle, mais risque aussi de proposer en réponse ce qu’elle sait faire de mieux, sa force d’inertie. Les fonctionnaires du fisc, au moment où les salaires ont diminué et que personne ne s’est soucié de l’impact sur la corruption, ont pratiqué ce qu’ils appellent la grève du Zèle. C’est-à-dire en faire le minimum et certainement pas plus. Et croyez-moi, quand il s’agit de trouver le minimum ils sont assez doués. Mais attention ils ne sont pas fainéant, non c’est la leur seule arme pour ne pas tomber dans la corruption massive, tout en continuant à percevoir les subsides que l’État accepte de leurs octroyer. Car en somme il s’agit plus pour nombre de Grecs de percevoir un octroi que de jouir de la rémunération de leur travail. Il n’y a plus de sécurité juridique ni de garantie. Tout comme le pays ne survit plus que grâce à ELA… Et la CEDH dans tout cela ? Quelqu’un l’a-t-il consulté sur le dossier grec ? Alors Anne ma sœur Anne, ne vois tu rien venir ? Je ne vois que le Ciel qui poudroie !